Les croyants sont-ils une espèce menacée ?
Des preuves solides venues de l’Antarctique
Où sont passés les films ?
Les preuves photographiques
Où sont passées les étoiles ?
Ne demandez rien à Neil Armstrong
Attachez vos ceintures de Van Allen
Kennedy, Johnson et la NASA
La fabrication de la croyance
Appendix : l’hypothèse Kubrick
Les croyants sont-ils une espèce menacée ?
Nous voilà au 50e anniversaire de l’alunissage d’Apollo 11. En 2016, une enquête a montré que 52 % du public britannique pensait que les missions Apollo étaient « fake ». Le scepticisme est plus élevé chez ceux qui étaient trop jeunes pour le voir en direct à la télévision : 73 % des 25-34 ans croient que nous n’avons jamais été sur la Lune, comparativement à 38 % des plus de 55 ans. Ces chiffres astronomiques semblent augmenter chaque année. Les incroyants britanniques n’étaient que 25 % il y a dix ans.
Je n’ai pas trouvé de données récentes pour les États-Unis, mais un sondage de 2005-2006 révélait que « plus du quart de la population âgée de 18 à 25 ans a exprimé des doutes sur le fait que les humains aient mis le pied sur la Lune », ce qui est proche des données britanniques de la même époque, et laisse supposer qu’aujourd’hui le pourcentage doit être également comparable, soit plus de la moitié de sceptiques. Il est intéressant de noter que dans un sondage réalisé par Knight Newspapers en 1970, un an après Apollo 11, plus de 30 % des personnes interrogées exprimaient déjà des doutes.
Pour la Russie, un sondage réalisé en 2018 par le Centre russe de recherche sur l’opinion publique a révélé que 57 % des Russes croient qu’il n’y a jamais eu d’expédition habitée sur la Lune. Le pourcentage monte à 69 % chez les gens ayant reçu une éducation supérieure. En d’autres termes, plus les gens sont instruits et capables de raisonner rationnellement, moins ils croient aux alunissages.
Le doublement du nombre de sceptiques en une décennie environ est lié au développement d’Internet et de YouTube en particulier, qui a permis une large diffusion des arguments de la théorie du « canular lunaire » (moon hoax), basés sur l’analyse des films et photos disponibles. Jusqu’au début des années 2000, les personnes qui avaient de sérieux doutes avaient peu de moyens de les partager et de rendre leur cas convaincant. L’un des pionniers a été Bill Kaysing, qui a abordé le sujet en 1976 avec son livre originellement auto-édité : We Never Went to the Moon : America’s Thirty Billion Swindle. On peut le qualifier de lanceur d’alerte, puisqu’il travaillait pour Rocketdyne, une des sociétés qui a conçu et construit les fusées Apollo. Ensuite est paru le livre du physicien Ralph René, NASA Mooned America : How We Never Went to the Moon and Why, qui développa la problématique des ceintures de radiation de Van Allen.
La recherche a gagné en profondeur et en ampleur, et l’incrédulité est devenue virale autour du 30ème anniversaire d’Apollo 11, grâce en partie au photographe britannique David Percy, coauteur avec Mary Bennett du livre Dark Moon, et réalisateur du documentaire de trois heures What Happened on the Moon ? An Investigation into Apollo (2000), qui demeure à ce jour très précieux pour se faire une opinion éclairée.
Puis, il y a eu A Funny Thing Happened on the way to the Moon (2001), réalisé par Bart Sibrel, qui apporte un bon éclairage sur le contexte historique. Sibrel s’est également fait connaître pour avoir rencontré plusieurs astronautes de la NASA et les avoir mis au défi, devant caméra, de jurer sur la Bible qu’ils avaient marché sur la Lune. Il a inclus ces séquences dans Astronauts Gone Wild, qui compile également des séquences plus utiles de déclarations embarrassantes faites par des astronautes qui sont censés avoir marché sur la Lune mais semblent peu cohérents ; la réaction d’Alan Bean d’Apollo 12 apprenant de Sibrel qu’il a traversé les ceintures de radiation de Van Allen est particulièrement réjouissante.
Puis est arrivé le documentaire télévisé Did We Land On The Moon ? réalisé par John Moffet pour Fox TV en 2001 et reprenant des séquences des documentaires précédents, notamment des propos de Bill Kaysing, David Percy et Bart Sibrel. C’est une bonne introduction aux arguments des « théoriciens du complot lunaire », bien qu’il contienne quelques erreurs dans les analyses d’images. Vous pouvez le regarder ici dans sa version rediffusée en 2013 sur Channel 5, avec sous-titres français :
Tout récemment est sorti le documentaire American Moon, de l’Italien Massimo Mazzucco, déjà auteur d’un documentaire sur le 11 Septembre. C’est à mes yeux le meilleur documentaire sur la controverse Apollo, remarquable par sa rigueur et sa documentation. Mazzucco a le grand mérite de répondre de façon détaillée à chacun des contre-arguments des débunkeurs. Mazzucco est un cinéaste et directeur de photographie professionnel, et sa contribution majeure, mais non pas unique, est dans le domaine des analyses d’images (il corrige les erreurs de Did We Land On The Moon ?). Mazzucco a mis à contribution plusieurs autres photographes de renom international, dont les analyses sont dévastatrices pour la crédibilité des photos lunaires Apollo. Je le recommande chaudement. Voici la bande-annonce :
À défaut de se procurer le DVD (version française), on en apprend beaucoup dans cette interview en français de Mazzucco, avec extraits du film :
En ce qui concerne les livres sur le sujet, il n’existe qu’une seule étude approfondie en anglais : One Small Step ? The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth From Space, par le chercheur allemand Gerhard Wisnewski, publié à l’origine en 2005. Je m’y référerai souvent. Je recommande également l’étude de Dave McGowan, Wagging the Moondoggie, publiée sur Internet et disponible ici en PDF, sur laquelle je m’appuie également.
Je ne vais pas discuter de tous les éléments présentés dans ces sources en faveur de la thèse de la supercherie des alunissages Apollo. Je vais simplement sélectionner les arguments que je considère comme les plus convaincants, ajouter quelques développements récents, donner ma meilleure conclusion, placer la question dans une perspective historique plus large et en tirer quelques leçons sur la Matrice dans laquelle nous vivons.
Tout d’abord, nous devons être clairs quant à l’objectif d’une telle enquête. Nous ne devons pas nous attendre à une preuve absolument définitive que Neil Armstrong, ou tout autre prétendu moonwalker, n’a pas marché sur la Lune. Cela ne pourrait être établi de manière indiscutable qu’au moyen d’une preuve qu’il était ailleurs (en orbite autour de la Terre, par exemple) au moment précis où il prétendait être sur la Lune. Dans la plupart des cas, vous ne pouvez pas prouver que quelque chose ne s’est pas produit, tout comme vous ne pouvez pas prouver que quelque chose n’existe pas. Vous ne pouvez pas prouver, par exemple, que les licornes n’existent pas. C’est pourquoi la charge de la preuve incombe à quiconque prétend qu’elles existent ; tout ce que peuvent faire alors les sceptiques, c’est montrer que les preuves sont falsifiées, ou non concluantes. Si je vous dis que j’ai marché sur la Lune, vous me demanderez de le prouver, et vous n’accepterez pas pour réponse : « Non, c’est à vous de prouver que je n’y suis pas allé. » Est-ce que cela fait une différence si je suis la NASA ? Oui, parce qu’envisager la possibilité que la NASA ait menti vous amènera inévitablement à remettre en question tout ce à quoi les gouvernements et les médias grand public vous ont fait croire, et même une grande partie de l’éducation que vous avez reçue. C’est un pas de géant, vertigineux, terrifiant, qui sapera d’un coup ce qui vous reste de confiance dans l’information de masse. Tout comme les enfants de parents pervers, les citoyens honnêtes ont tendance à refouler les preuves de la malveillance des puissants qui les gouvernent. Ainsi, les gens choisissent de croire à l’alunissage, sans même demander de preuves, simplement parce que : « Ils ne nous auraient pas menti pendant plus de 50 ans, n’est-ce pas ? Les médias auraient dénoncé le mensonge il y a longtemps (n’oubliez pas le Watergate) ! Et qu’en est-il des centaines de milliers de personnes impliquées dans le projet ? Quelqu’un aurait parlé ! » Je m’entends penser moi-même comme ça il y a à peine 10 ans.
Toutes ces objections doivent en effet être prises en compte. Mais avant cela, la chose scientifique à faire est de commencer par poser la question : la NASA peut-elle prouver qu’elle a envoyé des hommes sur la Lune ? Si la réponse est non, la prochaine étape consiste à décider si nous les croyons sur parole ou non. Pour cela, il faut se demander quelles auraient pu être les raisons d’un mensonge d’une telle ampleur. Nous y viendrons.
Des preuves solides venues de l’Antarctique
La NASA peut-elle fournir des preuves tangibles des alunissages ? Oui : des morceaux de Lune, environ 380 kilogrammes de roches lunaires et d’échantillons de sol, toutes missions Apollo confondues. Les roches lunaires prouvent l’atterrissage sur la Lune, n’est-ce pas ? Oui, mais seulement s’il peut être établi qu’elles n’ont pas été extraites sur Terre. Et c’est là le problème. Comme expliqué ici, « des météorites ont été trouvées en Antarctique qui ont les mêmes caractéristiques que les roches lunaires » :
Il est utile de savoir qu’en 1967, deux ans avant Apollo 11, la NASA a organisé une expédition en Antarctique, à laquelle participait Wernher von Braun, le principal propagandiste des missions lunaires de la NASA. L’Antarctique est la région terrestre qui compte la plus grande concentration de météorites, et, selon Mazzucco, l’un des buts de l’expédition était de collecter des météorites lunaires pour servir de référence dans l’étude des futurs échantillons Apollo. Mais selon Wisnewski (p. 202), ce n’est qu’en 1972 que des météorites « lunaires » ont été découvertes en Antarctique, et leur origine lunaire a été déterminée par comparaison avec les échantillons rapportés par les équipes d’Apollo. Quoi qu’il en soit, les roches rapportées de la Lune sont loin de prouver les alunissages. Il est impossible de prouver qu’un quelconque échantillon a été ramené de la Lune plutôt que de l’Antarctique ou d’un autre endroit sur Terre. Même en admettant que les roches lunaires aient bien été prélevées sur la Lune, elles ont pu l’être par sonde automatique, comme l’ont été celles collectées par la Russie en 1970 et 1972.
Mais il y a plus grave : il a été prouvé que certaines des prétendues roches lunaires sont fausses. Dans les années 1990, l’astrobiologiste britannique Andrew Steele a eu le privilège très spécial d’examiner certains des précieux échantillons enfermés dans les coffres-forts de la NASA et, imaginez sa surprise quand il y découvrit un poil, des morceaux de plastique, du nylon, du téflon et de tous petits animaux terrestres (Wisnewski p. 207). Une autre pierre lunaire a fait la une des journaux lorsque, 40 ans après avoir été offerte au Premier ministre hollandais, elle a été examinée de près et s’est révélée être du bois pétrifié.
Certes, quelques fausses pierres lunaires ne prouvent pas que toutes les pierres lunaires sont fausses. Mais ce devrait être une raison suffisante pour lancer un examen systématique des centaines d’autres échantillons que les États-Unis ont généreusement offerts en 1969 et dans les années 1970. Malheureusement, la plupart sont perdus, comme le rapportait Associated Press le 13 septembre 2009 :
« L’administration Nixon a donné à des pays étrangers près de 270 roches ramassées par des astronautes américains. […] Sur les 135 roches de la mission Apollo 17 données aux nations ou à leurs dirigeants, seules environ 25 ont été localisées. […] Les chances de retrouver les 134 roches d’Apollo 11 dispersées semblent encore plus minces. Les emplacements de moins d’une douzaine seulement sont connus. »
Où sont passés les films ?
Quelles sont les autres preuves que la NASA a posé des hommes sur la Lune ? Les films et les photos, bien sûr ! Malheureusement, les archives des images télévisées dont peuvent disposer les chercheurs sont de très mauvaise qualité. Comment, par exemple, pouvez-vous être certain que l’astronaute David Scott d’Apollo 15 fait tomber un vrai marteau et une vraie plume pour démontrer la gravité newtonienne dans un environnement sans atmosphère, quand vous pouvez à peine voir les objets ? Nous avons bien une photo claire du marteau et de la plume sur le sol, mais comment savoir s’ils sont identiques aux objets à peine visibles dans le film ? (Regardez ici la séquence tirée de What Happened to the Moon ?)
Plus important encore, comment pouvons-nous vérifier que l’apparence de faible gravité sur les films de marche lunaire n’a pas été obtenue simplement par ralenti ? Les sceptiques ont souligné que si la vitesse des films est doublée, ils donnent l’impression d’un mouvement normal sur Terre. Certains se demandent même si ce qu’on voit sur les films Apollo est une image crédible. William Cooper, par exemple, explique que dans un environnement lunaire sans atmosphère et avec une gravité six fois plus faible que celle de la Terre, les mouvements seraient plus rapides et non plus lents, et les sauts des astronautes devraient être beaucoup plus longs et plus hauts que sur Terre. Certains astronautes, comme Eugene Cernan d’Apollo 17, se sont livrés à quelques « sauts de kangourou » espiègles sur la Lune, mais pourquoi semblent-ils incapables de sauter plus haut que trente centimètres ? Sans parler des mouvements suspects suggérant l’usage de câbles, bien analysés dans American Moon. La qualité très médiocre des séquences télévisées est due au processus par lequel elles ont été obtenues : « Les équipements de la NASA n’étant pas compatibles avec la technologie télévisuelle de l’époque, les transmissions originales ont dû être affichées sur un moniteur et refilmées par une caméra pour diffusion télévisées » (comme expliqué dans un rapport du 15 août 2006 de Reuters).
Pour être plus précis, selon la NASA, les images transmises depuis la Lune étaient en couleursƒ et ont été projetées sur un écran cathodique, puis transformées en un film de 16 mm noir et blanc (puis couleur à partir d’Apollo 14) par un kinéscope, c’est-à-dire une caméra focalisée sur l’écran cathodique, ce qui implique une perte de qualité considérable.
Pour toute analyse sérieuse, les chercheurs ont besoin d’avoir accès aux bandes magnétiques originales de la NASA. Des chercheurs universitaires les demandent depuis des décennies, en vertu du Freedom of Information Act. En 2006, ils ont reçu une réponse. Grey Hautaluoma, porte-parole de la NASA, a déclaré :
« Nous ne les avons pas vues depuis un bon bout de temps. Cela fait plus d’un an que nous les recherchons, et ils n’ont pas été retrouvés. »
700 cartouches de cassettes vidéo magnétiques sont manquantes, indique le rapport précité de Reuters, qui ajoute :
« La NASA a admis en 2006 que personne n’avait trouvé les enregistrements vidéo originaux de l’alunissage du 20 juillet 1969. Depuis lors, Richard Nafzger, ingénieur au Goddard Space Flight Center de la NASA dans le Maryland, qui a supervisé le traitement télévisuel sur les sites de suivi au sol pendant la mission Apollo 11, les cherche. La bonne nouvelle, c’est qu’il a découvert ce qu’ils sont devenus. La mauvaise nouvelle, c’est qu’ils faisaient partie d’un lot de 200 000 cassettes qui ont été magnétiquement effacées et réutilisées pour économiser de l’argent. »
Tous les enregistrements vocaux, ainsi que les données de télémétrie permettant de surveiller le rythme cardiaque des astronautes et le fonctionnement du vaisseau spatial sont également perdues. Plus incroyablement encore, les plans originaux des modules lunaires, des jeeps lunaires et de l’ensemble des sections des fusées Saturne V ont été détruits. La perte de tous ces documents est une catastrophe. Les données biomédicales, par exemple, auraient pu nous renseigner sur la manière dont les astronautes ont survécu sur la Lune à des températures allant entre -100 °C à l’ombre et +100°C au soleil, et donc sur l’efficacité du système de régulation thermique de leur combinaison (système lui aussi inconnu). Quant aux plans des modules lunaires, dans lesquels les cosmonautes, entre deux sorties sur le sol lunaire, se restaurèrent, se lavèrent, dormirent et firent leurs autres besoins, ils auraient permis de répondre à bien d’autres questions intéressantes. On aimerait tellement connaître les détails de la vie des cosmonautes dans l’espace et sur la Lune (certains sont restés 3 jours et 3 nuits sur la Lune, pour un voyage d’une dizaine de jours en tout, dans un espace extrêmement confiné).
Les Russes ont vraiment l’esprit mal tourné : à la suite de cet aveu de la NASA, ils ont commencé à exiger une enquête internationale.
Pour conclure sur le sujet des enregistrements vidéo manquants, il convient de mentionner un des arguments les plus convaincants présentés par les sceptiques : la capacité de la batterie installée sur les modules lunaires (documentée par la NASA) était ridiculement insuffisante pour la transmission d’un signal vidéo jusqu’à la Terre, même si les astronautes avaient dirigé une antenne parabolique très précisément vers Houston, ce qu’ils n’ont pas fait. Ce point est bien expliqué dans cette vidéo du photographe et ingénieur en radiofréquence américain Joe Frantz (vous apprécierez également les images surréalistes d’astronautes transparents, qui trahissent un travail de vidéo-composition en studio) :
Les preuves photographiques
Nous n’avons pas les films originaux, mais heureusement, il nous reste les photographies. En plus de planter un drapeau américain et de recueillir des échantillons de roches (« Ne venez jamais sur la Lune sans un marteau », plaisante en direct Alan Bean d’Apollo 12), les astronautes ont passé beaucoup de temps à prendre des photos sur la Lune. Et soyons justes : en 2015, la NASA en a publié des milliers en haute résolution. On peut les examiner en détail ici. La plupart d’entre elles sont remarquables par leur qualité.
L’équipage d’Apollo 11 a utilisé un Hasselblad 500C standard avec quelques modifications, dont le retrait du miroir réfléchissant. Le film utilisé était un film diapositif Kodak Ektachrome standard, 160 ASA. C’est un film étonnamment sensible pour un endroit où la lumière du soleil n’est filtrée par aucune atmosphère, surtout si l’on considère que certaines photos, parfaitement exposées, ont été prises face au soleil. Des questions techniques se posent aussi sur la fiabilité de ce matériau dans les conditions lunaires, sous des températures allant de moins 100°C à l’ombre, à plus de 100°C au soleil, l’appareil étant uniquement protégé contre la chaleur par un revêtement réflexif. Un autre aspect problématique est la qualité professionnelle de la plupart de ces photos. Chaque plan pris par Neil Armstrong, sans exception, est parfaitement net, parfaitement cadré et parfaitement exposé. Wisnewski (p. 144-149) souligne à juste titre à quel point c’est incroyable, étant donné qu’Armstrong (ou tout autre astronaute) ne pouvait pas viser, puisque l’appareil était fixé sur sa poitrine où il pouvait à peine le voir. Sans parler de la difficulté de régler manuellement l’ouverture et le temps d’exposition avec des gants pressurisés, et sans aucune expérience de la photographie en environnement lunaire. Nous devons nous souvenir que, même dans des conditions normales sur Terre, la photographie était un métier très spécialisé à l’époque.
Y a-t-il des preuves que ces photos ont été prises sur la Lune ? Aucune. Elles sont faciles à reproduire en studio. Il se trouve d’ailleurs que certaines ont été faites en studio. La NASA a en effet déployé beaucoup d’efforts pour entraîner les astronautes dans de gigantesques hangars, en reproduisant l’état de la surface lunaire tel qu’ils l’imaginaient. Des tonnes de « poussière de Lune » ont même été fabriquées à cette fin (avant même que quiconque ait vu la vraie poussière lunaire). Certaines des photographies prises dans ces studios de cinéma, comme celle-ci, tirée des archives de la NASA, seraient difficiles à distinguer des « vraies » photos lunaires, si elles étaient cadrées différemment.
Soyons réalistes : il n’y a aucune preuve que l’une quelconque des photographies d’Apollo est authentique. Cela n’est peut-être pas suffisant pour déstabiliser les croyants. Mais il y a plus grave : bon nombre de ces photographies sont « remplies d’incohérences et d’anomalies », selon les termes de David Percy, qui prouve son assertion dans What Happened on the Moon ?. Ce documentaire contient une interview de Jan Lundberg, ingénieur de projet Hasselblad pour les missions Apollo. Lorsqu’on lui demande d’expliquer certaines des incohérences concernant les ombres et l’exposition (par exemple, les astronautes entièrement éclairés bien qu’ils soient dans l’ombre du module lunaire, comme dans la photo reproduite sur la couverture du livre de Wisnewski), il répond :
« Je ne peux pas l’expliquer. Cela m’échappe… pourquoi. »
Notons en passant que cet aveu embarrassé de Lundberg illustre à quel point le cloisonnement a pu rendre possible la mystification. Comme les centaines de milliers de personnes impliquées dans le projet, il a travaillé sur la base du principe need-to-know, qui est la clé de toute opération de ce type : chacun ne sait que ce qu’il a besoin de savoir. Lundberg n’avait aucune raison de soupçonner qu’il travaillait pour autre chose que ce qu’on lui avait dit, du moins jusqu’à ce qu’on lui demande d’expliquer des images impossibles. Seule une poignée de personnes devait connaître le tableau global, et il n’est même pas certain que le président Nixon était parmi eux.
On estime que 20 000 sous-traitants et fournisseurs, travaillant de manière quasi indépendante aux quatre coins des États-Unis, ont contribué à la construction des engins spatiaux Apollo : aucun de leurs employés n’avait la possibilité, encore moins l’intérêt, de mettre en doute l’utilité de ce qu’il faisait. Par ailleurs, comme l’illustre Wisnewski (p. 121-126) avec le programme Corona (un satellite de recherche américain lancé vers 1959 dans le but secret d’espionner l’Union soviétique), c’est une erreur de supposer que les agences militaires, spatiales ou du renseignement sont incapables de garder un secret. Pour prendre un autre exemple, des centaines de milliers de personnes ont travaillé sur le projet Manhattan, qui est resté complètement caché du public jusqu’à ce que la bombe soit larguée sur Hiroshima.
Je ne vais pas énumérer et examiner les anomalies des photographies d’Apollo, car elles sont analysées dans les documentaires mentionnés ci-dessus. Le récent film de Mazzucco, American Moon, est sans doute la meilleure critique à ce jour, comme on peut déjà s’en rendre compte en visionnant son interview (voir plus haut).
Pour simplement donner une idée aux novices, voici un exemple, dans la photo NASA AS1468-9486/7, d’incohérence dans la direction des ombres qui, selon les sceptiques, prouve une source de lumière proche (et non des sources multiples, comme on l’entend dans Did We Land On The Moon ?) qui ne peut donc être le Soleil :
Les contestations basées sur l’analyse des ombres, cependant, sont sujettes à des réfutations sans fin. Je trouve plus instructif d’examiner attentivement, en zoomant sur les détails, certaines des photographies des modules lunaires, qui peuvent être trouvées en haute résolution sur le site d’archive de la NASA. Un peu de bon sens et de réflexion conduit à s’interroger sur la crédibilité de ces modules lunaires, si ce n’est à éclater de rire. En examinant par exemple le module lunaire Eagle d’Apollo 11 (ici, ici ou ici), êtes-vous prêt à croire qu’il a pu déposer deux astronautes sur la Lune et les renvoyer en orbite lunaire pour se reconnecter avec le module de commandement orbital ? Ou choisissez le module Antares d’Apollo 14 (ici), ou le module Orion d’Apollo 16 (ici, ou ici avec le rover qui s’en est miraculeusement sorti), ou le module Challenger d’Apollo 17 (ici). Rappelons que ces fragiles petites choses qui semblent faites de matériaux de récupération grossièrement rivetées et scotchées, étaient dotés de puissants moteurs propulseurs pour se poser et décoller à nouveau de la Lune, et devaient être pressurisées hermétiquement dans un environnement sous vide, à chaque fois que les astronautes y retournaient après leurs sorties lunaires. Dans chacune des deux dernières missions Apollo, deux astronautes ont passé plus de 3 jours (respectivement 71 heures et 76 heures) sur la Lune et dormi 3 nuits dans le module. Si vous voulez être guidé en anglais dans cette réflexion, je peux vous recommander cette vidéo de 15 minutes. Mais on trouve aussi une excellente analyse dans American Moon.
Où sont passées les étoiles ?
Si les équipages d’Apollo avaient photographié le ciel étoilé de la Lune, cela aurait pu servir à la NASA pour contrer l’accusation de fraude. En effet, dans les années 1960, il aurait été très difficile pour la NASA d’effectuer les calculs informatiques nécessaires pour simuler de manière cohérente les constellations d’étoiles. Malheureusement, personne n’a pensé à ramener des photos des étoiles vues de la Lune. On a demandé aux astronautes de regarder par terre pour ramasser des cailloux, et non de regarder vers le haut et d’étudier les étoiles. C’est comme si la NASA était une congrégation de géologues qui méprisaient l’astronomie. Et dire qu’ils dépensent des milliards de dollars pour envoyer des télescopes sur orbite terrestre !
Avant les missions Apollo, on pensait généralement que les étoiles seraient extrêmement brillantes si elles étaient vues en-dehors de l’atmosphère de la Terre. Voici une image présentée sur le site Web de la NASA avec l’explication suivante : « Si vous pouviez neutraliser la capacité de l’atmosphère terrestre à disperser une lumière solaire accablante, le ciel diurne d’aujourd’hui pourrait ressembler à ceci » :
Même Hergé, bien renseigné, était persuadé en 1954 que le ciel serait abondamment étoilé dans l’espace et sur la Lune :
Youri Gagarine a pu le confirmer lors de son voyage orbital autour de la Terre en 1961, et les astronautes américains du programme Gemini, qui avaient orbité autour de la Terre entre 1965-66, ont dit leur plaisir à contempler les millions d’étoiles. Et pourtant, les astronautes des missions Apollo ont déclaré n’avoir vu aucune étoile dans le ciel lunaire. Point final. C’est tellement incroyable que même certains « débunkeurs » de la thèse du complot lunaire se contentent d’expliquer le ciel noir de toutes les photographies Apollo comme résultant d’une trop faible exposition. Ils ont raison : selon les photographes qui témoignent dans American Moon, il est normal qu’on ne voit pas d’étoiles sur les photos. Mais le problème se situe ailleurs : les astronautes Apollo n’ont vu aucune étoile de leurs propres yeux depuis la Lune. Tous, d’Apollo 11 à Apollo 17, ont déclaré que le ciel était complètement noir, « un immense ciel de velours noir – totalement noir », selon les mots d’Edgar Mitchell, le sixième homme sur la Lune.
Était-ce parce que la luminosité de la surface de la Lune était trop forte pour que leurs yeux puissent s’ajuster en regardant le ciel ? (Un jour sur la Lune dure 27 jours terrestres, de sorte que les astronautes qui ont atterri sur le côté illuminé de la Lune n’ont jamais vécu une nuit sur la Lune). Si c’était la raison, les astronautes auraient dû tout de même voir beaucoup d’étoiles lorsqu’ils voyageaient entre la Terre et la Lune. Ils n’en ont pas vues. Quand ils ont orbité autour de la Lune et sont passés dans son ombre, ils se sont retrouvés dans l’obscurité complète, et n’ont toujours vu aucune étoile. Michael Collins, qui a orbité autour de la Lune plusieurs fois dans le module de commandement pendant qu’Aldrin et Armstrong étaient sur la Lune, a déclaré dans leur conférence de presse 1969 :
« Je ne me souviens pas en avoir vues ! ».
C’est l’une des remarques les plus étranges qu’on puisse imaginer de la part d’un astronaute.
Toute la conférence de presse donne en fait une impression très bizarre, tant l’humeur sombre des astronautes semble inappropriée de la part d’hommes qui viennent d’accomplir le plus grand miracle technologique de toute l’histoire humaine.